Horla

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Pétrifié dans la chambre à chercher le Horla
Le corps alourdi d’un songe trouble et amer
J’essaie de taire les épaisses paupières
Une flamme s’élève en seule lumière
Le voile se déchire et s’en va

Le coeur voûté, courbé à enlacer la terre
J’invoque l’esprit d’une âme guerrière
Cherchant des bras amis pour me chérir
Fuyant la nuit qui ne dort pas

Apeuré dans le noir à battre le Horla
La musique naît d’un battement de doigt
L’attente est un son qui ne trompe pas
La flamme timide me fait songer à toi

La rage au repos il ne reste qu’une bête
De muscles et de peau, où trône une tête
L’ombre est un loup qui rugit en silence
De gouffre et de crocs en folle cadence

L’invisible épouvante née des nocturnes
Sur le piano dénotent des aigus
La partition s’étouffe sous la plume

Le Horla
M’est enfin apparu

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